12 settembre 2023

BOLLYWOOD SUPERSTARS: HISTOIRE D'UN CINEMA INDIEN


Dopo l'allestimento al Louvre Abu Dhabi (clicca qui), dal 26 settembre 2023 al 14 gennaio 2024 la mostra Bollywood Superstars: Histoire d'un cinéma indien approda a Parigi, al Musée du Quai Branly - Jacques Chirac. In contemporanea, il museo organizza alcuni eventi collaterali, fra cui:
- Dimanches Bollywood: Danses et musiques d'Inde, dal primo ottobre 2023 al 14 gennaio 2024, tutte le domeniche dalle ore 15.00 alle ore 17.00;
- Il était une fois Bollywood, dal 10 al 19 novembre 2023, rassegna cinematografica;
- Soirée Bollywood, il 17 novembre 2023 alle ore 19.00 al Théâtre Claude Lévi-Strauss.
Una curiosità: la locandina della mostra raffigura un disegno della regista Gitanjali Rao.
Nel comunicato ufficiale si legge:

'EDITORIAL
L’exposition Bollywood Superstars: Histoire d’un cinéma indien sonde les affinités qui lient l’Inde au cinéma. Le visiteur y découvre les raisons pour lesquelles le médium, introduit dès 1896, a agi comme révélateur identitaire, tantôt confortant la diversité du pays dont il a épousé les facettes multiples, tantôt concourant à l’édification d’une conscience panindienne forte, face à l’occupation coloniale anglaise notamment. La diffusion du cinéma dans le sous-continent coïncide avec la riche tradition indienne des arts populaires narratifs (peintures de conteurs itinérants, théâtres d’ombres, lanternes magiques). Cette tradition a fait sortir les dieux des temples pour les rapprocher de leurs fidèles: la quasi-déification des stars de l’écran procède largement de ces pratiques de visualisation du vénéré. Le public saisira par ailleurs combien les comédies musicales et les chorégraphies emblématiques de Bollywood puisent à l’inclination indienne pour la concordance des arts - danse, théâtre, sculpture, peinture... Exposition d’anthropologie visuelle, Bollywood Superstars s’intéresse conjointement aux esthétiques du cinéma indien, dévoilant une multiplicité de épertoires narratifs et stylistiques qui sont autant de reflets de la diversité des histoires, des identités locales, des langues du pays. (...) Des œuvres d’art de grande qualité accompagnent les extraits de films projetés dans l’exposition. (...) 

Amitabh Bachchan

BOLLYWOOD SUPERSTARS: HISTOIRE D’UN CINEMA INDIEN 
(...) Avec plus de 1500 films produits par an, dont une partie exportée sur tous les continents, l’Inde est aujourd’hui le premier producteur de cinéma au monde. L’exposition Bollywood Superstars retrace plus d’un siècle de cinéma indien depuis ses sources mythologiques et artistiques jusqu’aux icônes du «star-system» contemporain. Une scénographie immersive fait entrer le visiteur dans les scènes de danse et les palais des films historiques, proposant un dialogue constant entre objets patrimoniaux et cinéma. Plus de 200 œuvres - peintures, figurines d’ombres, costumes, photographies - illustrent les arts populaires, les récits et les influences artistiques qui ont donné naissance à l’univers éblouissant et infini des cinémas indiens. 

Le Parcours
L’exposition débute avec les arts narratifs populaires qui ont précédé le cinéma et coexisté avec lui jusqu’a nos jours: spectacles de conteurs, de théâtres d’ombres et de lanternes magiques. Le cœur du parcours est consacré ensuite a deux genres indémodables que sont le film mythologique et le film historique. Dieux et princes, romances et batailles inspirent les arts indiens depuis toujours et constituent les recettes des blockbusters. Un intermède dédié au réalisateur Satyajit Ray et au cinéma social apporte un contrepoint pour évoquer la diversité des cinémas indiens qui sont loin de se réduire a l’industrie commerciale de Bombay (Bollywood) qui est la plus connue. Le parcours se termine avec une installation immersive mettant à l’honneur des acteurs ayant traversé les décennies, à partir d’une sélection de scènes cultes. Car en Inde, les acteurs et les actrices sont adorés comme nulle part ailleurs: ils sont les nouvelles icônes de la culture populaire.


* Les racines: pré-cinémas et arts populaires
En 1896, les spectateurs découvrent les images animées, moins d’un an après les premières projections des frères Lumières à Paris. Rapidement et tout au long du 20e siècle, l’Inde invente son propre cinéma en puisant à la source des arts narratifs et des spectacles populaires. Suivant la tradition des conteurs itinérants, des théâtres d’ombres et des spectacles de lanternes magiques, les premiers films s’inspirent d’histoires mythologiques vielles de plus de 2000 ans et sont montrés de village en village, dans des salles ambulantes. Le cinéma devient un nouveau dispositif permettant de faire sortir les dieux des temples et de les rapprocher des fidèles. C’est aussi un moyen d’échanger un regard avec des images divines vivantes, avec toute l’importance religieuse que possède la vue (darshan) dans la civilisation indienne. Dans cette section, le visiteur a la possibilité de manipuler une lanterne magique conçue pour l’exposition et projetant une œuvre sur plaque de verre exécutée par Gitanjali Rao, artiste et réalisatrice de film d’animation. Il peut également entrer dans la salle en kaléidoscope où se répètent à l’infini les chorégraphies de danses régionales que le cinéma a réadaptées. 

* Dieux et princes à l’écran: films mythologiques et historiques
Au début du 20e siècle, l’Inde est une colonie britannique divisée par les langues, les identités régionales et les religions. Comment produire alors un film capable de s’adresser a tous et de toucher le vaste marché indien? Pour relever ce défi et dans le contexte d’une construction nationale naissante, les premiers films vont remonter aux racines du pays, incarner des dieux et des héros historiques tout en s’inscrivant dans la longue tradition artistique indienne. (...) Dadasaheb Phalke (1870-1944) réalise les premiers films mettant en scène des divinités hindoues, donnant naissance au cinéma mythologique. (...) Bientôt, ce sera le film historique qui offrira au cinéma indien ses plus grands succès, adaptant à l’écran les faits d’armes et la vie sentimentale des souverains de l’âge d’or de l’histoire nationale. Bijoux, sculptures, costumes et objets d’art illustrent ici la grandeur des cours mogholes et rajputes, magnifiées par les classiques du film historique. Des extraits de Mughal-E-Azam (de K. Asif, 1960) sont notamment projetés parmi un ensemble d’objets historiques spectaculaires: robes de cours, écrans ajourés de palais, armures d’apparat et jade sertis de pierres précieuses. Une salle de projection propose ensuite une pause dans le parcours pour évoquer un tout autre cinéma, celui de la nouvelle vague indienne à travers des extraits de l’œuvre de Satyajit Ray, à sa manière «superstar» du cinéma d’auteur et reconnu dans le monde entier.


* Superstars
La dernière partie du parcours s’ouvre avec les années 1970 et les «single screens» cinéma, qui se développent dans le sillage des premiers grands films à succès de l’industrie de Bollywood. Sholay (de Ramesh Sippy, 1975) classique éternel, hisse au sommet l’acteur culte Amitabh Bachchan dans l’un des premiers films «masala». À la manière du mélange d’épices masala, le film mêle les genres pour offrir un ensemble complet et intense d’émotions. Mais ce sont avant tout les interprètes adulés du public qui font le succès des films en Inde. Nul autre star-system au monde ne suscite une telle ferveur. Qu’elles soient installées ou montantes, les vedettes populaires ont la capacite d’émouvoir le spectateur d’un simple mot, d’un geste ou d’un regard. Une installation rend hommage a quelquesunes des plus grandes stars à partir d’une sélection de scènes iconiques des décennies 1970 à 2010. (...)

QUESTIONS AUX COMMISSAIRES DE L'EXPOSITION 
(...) L’exposition met en avant la tradition indienne de la fabrication d’images et son lien avec la mythologie et la religion. À l’ère de la starification des acteurs de cinéma dans une société encore très religieuse, est-il possible de faire un parallèle entre la représentation des superstars de Bollywood et celle des dieux?
L’exposition ne cherche pas à faire une telle comparaison, ni à développer un discours explicatif. Elle essaye simplement de donner à voir l’importance que peuvent avoir les acteurs et le culte charismatique qu’ils suscitent. Le début de l’exposition montre que, traditionnellement, l’Inde a un rapport très fort à l’image. C’est par la vue (darshan) que passe le pouvoir d’une image divine mais aussi d’un lieu ou d’un personnage saint. Le darshan a donné une fonction religieuse particulière aux arts visuels et renforcé la magie du premier cinéma. Bien sûr les acteurs ne sont pas des dieux, mais ils sont plus que des êtres humains. Sans forcer le parallèle, il est intéressant de voir comment les films mettent en scène l’apparition de l’acteur star et son premier échange de regard avec le spectateur. (...)

Guru Dutt

PARCOURS DE L’EXPOSITION
Introduction 
(...) Dans la première moitié du 20e siècle, le cinéma participe à la construction de la nation indienne et à son émancipation du pouvoir colonial britannique. Avec les dieux et les héros historiques, les films érigent des figures nationales capables de fédérer et d’émerveiller le public au-delà des différences culturelles, linguistiques et sociales qui traversent aujourd’hui encore le sous-continent indien. Cette longue histoire des cinémas de l’Inde a façonné un univers infini, dans une vingtaine de langues et dans tous les genres, depuis les blockbusters des industries régionales aux films d’auteur. Nulle part ailleurs au monde un film avec ses héros et ses héroïnes ne suscite une telle ferveur. Ce succès doit beaucoup aux acteurs et actrices: ils sont les nouvelles icônes de l’écran qui perpétuent toute la magie du premier cinéma. (...)

Section 2 - Dieux et princes à l'écran
(...)
* L’âge d’or du cinéma hindi (1940-1960)
Paradoxalement, l’âge d’or du cinéma de Bombay fait suite à l’effondrement des grands studios dès les années 1940. D’illustres réalisateurs tels que Raj Kapoor et Guru Dutt commencent alors à émerger et leur nom résonnera à jamais dans le cinéma populaire hindi. Cet âge d’or est aussi celui de la montée des stars. Avec le déclin des studios, de nouveaux producteurs attirés par le gain proposent des cachets mirobolants aux stars. N’étant plus liées à un studio, les acteurs multiplient leurs engagements et l’on a l’habitude de dire qu’ils tournent un film le matin, un film l’après-midi et un autre le soir. (...) Guru Dutt porte l’art cinématographique à son paroxysme. Artiste complet, (...) il travaille les moments de musique et de danse avec un soin infini permettant ainsi qu’elles se fondent parfaitement aux scènes dialoguées. Cinéaste à la sensibilité exacerbée, dévasté par ses démons intérieurs, il ne cessera de conter les difficultés de l’artiste dans un monde moderne impitoyable. (...)

Satyajit Ray

Intermède: Satyajit Ray, icône du cinéma d'auteur
En dehors de l’Inde, la diversité des cinémas indiens est peu connue. On s’arrête généralement à une vision binaire opposant les films commerciaux de Bollywood aux films d’auteur de Satyajit Ray. Cette opposition réelle, bien qu’un peu réductrice, cache l’étendue de la palette cinématographique indienne riche d’une multitude de nuances. Pourquoi alors présenter le travail de Ray au milieu des superstars de Bollywood? Parce qu’à sa manière Ray est une superstar. Icône du cinéma d’auteur, archétype du grand réalisateur, Ray dessine, compose la musique, les costumes et les décors de ses films. Son œil est partout sur le plateau, son implication est totale. Encore aujourd’hui la simple évocation de son nom suffit à designer tout un pan de l’histoire du cinéma indien. Figure du génie cinématographique, vénére par les jeunes réalisateurs, il est celui que l’on regarde pour apprendre, celui que l’on essaie de copier et celui que l’on espère un jour égaler si ce n’est dépasser. (...)

Single screen
Les single screens, ces cinémas avec un seul écran, une seule salle, sont un héritage culturel et architectural important de l’histoire du cinéma en Inde. Quadrillant le pays pendant des années, ces salles populaires sont devenues le symbole du cinéma «bigger than life», du cinéma comme «divertissement de masse». Dans l’Inde indépendante des années 1960-1980, Amitabh Bachchan déchaîne les foules avec sa persona du jeune homme en colère et aller au cinéma devient un rituel. Pendant 3 heures, on se retrouve en famille, entre amis, pour vivre les aventures de ses héros préférés. Aller au cinéma, ce n’est pas s’assoir dans le noir et regarder passivement un film. On cri, on chante, on danse, on montre sa dévotion aux stars qui apparaîssent sur l’écran. Les single screens deviennent les temples de la dévotion cinéphilique. Un vrai décor de single screen est reconstitué, façade et intérieur, dans lequel est projeté un extrait de Sholay (1975), film emblématique du cinéma indien des années 1970. 

Shah Rukh Khan

Section 3 - Superstars
Shashi Kapoor, Amitabh Bachchan, Silk Smitha, Rishi Kapoor, Sri Devi, Rajinikanth, Zeenat Aman, Kamal Hasaan, Rekha, Shah Rukh Khan, Madhuri Dixit, Vikram, Kajol, Salman Khan, Aishwarya Rai, Aamir Khan, Deepika Padukone, Ranveer Singh... la litanie des noms pourrait continuer tant le panthéon des superstars indiennes est grand. Nulle part ailleurs qu’en Inde les actrices et acteurs ne sont adulés avec autant de ferveur. Ils font l’objet d’un culte charismatique aussi bien à l’écran qu’en dehors, en tant que personnages publics. Qu’ils soient déjà élevés au rang de demi-dieux, installés ou montants, ces emblèmes du cinéma populaire ont la capacité d’émouvoir le spectateur d’un mot, un geste, un regard. A la fin du parcours, une création visuelle donne un aperçu de ce pouvoir singulier à partir d’une sélection de moments iconiques de films des années 1970 à 2010. Comme conculsion, le dispositif «Bollywood Studio» permet aux visiteurs d’entrer dans des extraits de films pour apparaître au côté des acteurs et danser. 

* Biographies des figures marquantes de Bollywood 
(...)
Shah Rukh Khan 
(...) Ce prince charmant sans pareil, qui a régné pendant plus de vingt ans sur le cinéma hindi populaire, se réinvente avec plus ou moins de bonheur en essayant de conserver son titre d’empereur du cinéma indien'. 


Aggiornamento del 15 dicembre 2023 - Exibart pubblica oggi l'articolo Il cinema di Bollywood, tra storia, mitologia e superstar: la mostra a Parigi, di Livia De Leoni: 'Il visitatore è accolto in una scenografia labirintica dalle tinte calde, color zafferano e curry, con arcate dorate e percorsi marcati da veli fluidi. Non mancano i ritmi sincopati di musiche popolari dalle sonorità attuali che si associano a danze corali eseguite in palazzi principeschi mozzafiato, un tutto rivelato da immagini di film proiettati su grandi schermi. (...) Zeenat Aman, Kamal Haasan, Kajol, Salman Khan, Shah Rukh Khan, Madhuri Dixit passando per Aishwarya Rai, Aamir Khan, sino alle nuove generazioni con Ranveer Singh o Deepika Padukone, sono attrici e attori adorati con un fervore unico al mondo. (...) Se da una parte si è travolti da questo flusso di immagini e suoni dall’altro il percorso traccia la storia del cinema in maniera cronologica e creando interessanti parallelismi con l’arte pittorica, scultorea, la religione, il mito e la storia'.










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